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Actualités

L’année 2022 des officines

Cette année fut marquée par plusieurs nouveautés apportant aux pharmaciens de nouvelles missions, le replaçant davantage au cœur du conseil et comme un véritable acteur de santé. 2022 sonne également la fin de la suractivité liée à la crise sanitaire suite à la Covid-19. 

Sur de bons rails, l’officine tout comme en 2021 a vu son chiffre d’affaires croître. Toutefois, son évolution positive ne dépend pas uniquement des missions anti covid, d’autres activités dîtes « traditionnelles » viennent tirer cette croissance vers le haut.

Sans oublier l’inflation généralisée impactant notre économie, qu’en est-il dans le secteur pharmaceutique et plus précisément quelles sont les solutions apportées par les groupements ?

Désormais, revenons sur les différents grands sujets qui ont marqué l’officine cette année.
 

Des nouveautés en pharmacie

Covid-19, nouveau gouvernement, campagne de vaccination, nouvelles missions … Quel a été le déroulement de cette année ? Voici une liste qui retrace les principaux évènements qui ont impacté le secteur pharmaceutique en 2022.(1)

Rétrospective 2022 des officines

Nouvelle convention pharmaceutique

Le 9 mars 2022, la FSPF, l’USPO, l’UNOCAM ainsi que l’assurance maladie signent la nouvelle convention nationale pharmaceutique qui entre en vigueur pour une durée de cinq années. Cette dernière va recentrer le rôle du pharmacien en tant qu’acteur de santé de proximité notamment en matière de prévention et d’accès aux soins.

Quelles sont ces nouvelles missions ?

Missions de prévention

 Avec cette convention, le pharmacien arbore de nouvelles missions de vaccination et de dépistage.  Ces dernières commencent par le dépistage du cancer colorectal avec la remise de kit prévu à cet effet, mais aussi le dépistage et la prise en charge des cystites aiguës chez les femmes, selon certaines conditions. En ce qui concerne la vaccination, ce sont 14 autres vaccins (ainsi que leurs rappels) que les pharmaciens sont autorisés à administrer pour les adultes ainsi que les jeunes de 16 ans et plus, avec notamment ceux de la diphtérie, du tétanos, de la coqueluche ou encore des hépatites A et B etc.

Entretien pour les femmes enceintes

Ce nouveau texte complète le précédent en matière d’entretien pour les femmes enceintes en leur proposant la possibilité d’entretien court. L’objectif de ce dernier est d’informer sur les risques possibles liés à la consommation de certains médicaments et substances pendant la grossesse

Un parcours de soins du patient amélioré

Dans une question d’amélioration de parcours de soins et de l’exercice coordonné, cette nouvelle convention définit de nouveaux modes de rémunération dans le but de développer différents points essentiels comme : 
-    L’assistance à la téléconsultation en officine.
-    Les missions du pharmacien correspondant qui désormais aura l’accréditation du renouvellement des traitements chroniques, voire également l’ajustement de la posologie dans les zones de faible densité médicale.
-    La dispensation de produits de santé dans le cadre d’accompagnement de retour à domicile suite à la sortie d’hospitalisation du patient.

Le médicament et son usage

La convention apporte de nouvelles mesures dont l’objectif est de comprendre mais aussi respecter l’usage du médicament par la création d’une rémunération sur objectifs de santé publique aussi appelé « ROSP » pour le bon usage des produits de santé. Le pharmacien dispose désormais de la mission de vérification de l’authenticité des prescriptions de médicaments onéreux, dans le but de lutter contre les fraudes.

Différentes intentions ont également été portées sur les thèmes du numérique et de l’environnement, comme notamment le déploiement de l’application Carte Vitale ou encore la lutte contre le gaspillage en incitant à la dispensation à l’unité des médicaments.
 

Sérialisation du médicament

La sérialisation du médicament était à mettre en place dans chaque officine avant le 31 décembre 2022. Celles qui n’auront pas effectué ces démarches avant cette date se verront attribuer une amende. Un texte en cours de préparation dans le code de la Sécurité sociale prévoit cette sanction financière de 2 000 € par trimestre. Selon Le Quotidien du Pharmacien, le 24 novembre 2022, près de 5 000 officines n’avaient toujours pas effectué ces démarches. Au-delà de la sanction que peut subir le pharmacien n’ayant pas mis en place la sérialisation dans son officine, c’est l’État français qui est susceptible de recevoir une amende de plusieurs centaines de millions d’euros par Bruxelles si la situation ne s’améliore pas.  

Analyse de l’économie des officines en 2022 (chiffre d’affaires, Covid-19, activité traditionnelle, taux de marge)

Cela fait maintenant trois années que l’économie d’officine profite d’une conjoncture favorable à sa croissance grâce à trois différents facteurs. Lesquels ?

-          Les nouvelles missions de la Covid-19
-          L’augmentation du prix des médicaments chers
-          Le retour à la normale des activités traditionnelles de l’officine

En 2021, selon la Fiducial, ce sont 80 % des officines qui ont vu leur chiffre d’affaires augmenter. En moyenne, cette hausse s’élève à +8.6 %. Cependant, pour les 20 % restantes, la non mise en place des missions anti covid, en raison principalement d’un manque d’effectif, d’espace ou de moyens a, alors, eu un impact négatif sur leur C.A. Cela démontre l’importance de la composante « Covid-19 » sur le C.A.

Le marché officinal en chiffres

Croissance des différentes composantes du chiffre d'affaires

Nous pouvons constater un marché en croissance depuis 2 ans et surtout que chacune des composantes du chiffre d’affaires du marché officinal au semestre 1 - 2022 vs N.1 le sont également. 

Quelles en sont les raisons ?

Tout d’abord, rentrons dans le détail des évolutions par taux de TVA en 2021 vs. N-1(2) et comprendre ensuite 2022 :
-    TVA 2,1 % : +4,80 % => une hausse en partie liée au volume du nombre de boîtes de médicaments vendues (+3,7 %) du fait du rattrapage de 2020
-    TVA 5,5 % : +3,76 % => une croissance boostée notamment par la vente des compléments alimentaires (+11 %)
-    TVA 20% : +5,51 % => notamment grâce au développement des dispositifs médicaux vendus hors prescription (+7 %) et la cosmétique (+2 %)
-    OTC : +1,3 %

Et pour 2022 ? Le marché suit cette même tendance en l’intensifiant. Cela s’explique par le retour des pathologies saisonnières en raison de la diminution des gestes barrières. L’activité traditionnelle reprend donc remettant ainsi le pharmacien dans un rôle d’acteur de santé de proximité.
Enfin, les missions liées au Covid-19 contribuent fortement à la croissance du marché (+131 % mais ne représente que 5 % du C.A. global du marché).

Qu’en est-il de la marge des officines ?

Le chiffre d’affaires augmente, mais la marge suit-elle ? 
 

Taux de marge officine

Le taux de marge brute globale de l’officine en 2021 s’est vu être le plus élevé depuis l’année 2000 en atteignant 32,2 %. Celui-ci s’explique en partie par les activités liées à la Covid-19. Désormais, à voir comment l’évolution de ce taux va varier suite à la diminution d’intensité de ces activités.

L’impact de la Covid-19 sur le chiffre d’affaires en 2022

Sur le premier semestre 2022, le marché officinal a connu une croissance de +10,6 % (soit environ + 2Mds d’€) vs. N-1 avec un C.A. d’environ 21,3 milliards d’€.

Quel a été l’impact de la composante Covid-19 dans cette croissance ?

La vaccination et les tests antigéniques en officine ont été des contributeurs à l’augmentation du chiffre d’affaires du marché officinal : sur le premier semestre de 2022, la croissance du C.A. concernant les missions Covid-19 est de 131 % (soit environ +605 M€) vs.  N-1 sur la même période.(3)

Nous pouvons alors constater que ces mesures mises en place pour la crise sanitaire pèsent près de 30% dans la croissance du marché, donc presque 1/3.
 

Les groupements prennent l’inflation à contre-pied

Le comportement du consommateur ne cesse d’évoluer en fonction des évènements, surtout ces dernières années riches en actualités. Le dernier en date : l’inflation qui a pour conséquence une baisse du panier moyen et un consommateur qui recherche le prix/la promo.

Quels sont les leviers utilisés par les groupements pour pallier ces hausses de prix ?

- Les négociations commerciales en fin d’année avec les labos         
- Une politique de prix bas
- Les MDD
- Les promotions
- La mise en place de nouveaux programmes de fidélité
- L’optimisation des coûts
- La mise en place des politiques RSE

Les groupements contribuent à conserver le pouvoir d’achat des français en limitant l’inflation dans les officines adhérentes.
Selon l’INSEE, l’augmentation des prix à la consommation en France est de 6,2% sur un an. Toutefois, entre octobre 2021 et octobre 2022, les prix de vente sur le segment de la santé familiale, des compléments alimentaires et la dermocosmétique ont augmenté respectivement de 1% ; 2,1% et de 2,9%.(4) Ces taux, plus bas que la moyenne nationale, sont également dus à l’état des stocks disponibles en officine qui a permis de contrôler au mieux l’évolution des prix.

Pour l’instant, cette inflation est maîtrisée, mais jusqu’à quand ? À voir en 2023… 

 

Si vous désirez plus d’informations sur les différentes typologies de groupements, L’Observatoire LPC 2023 en réalise le panorama.
 

(1) LE MONITEUR des pharmacies, n°3442/3443 du 3 décembre 2022

(2) Données CGP 

(3) FSPF

(4) GERS Data